Au début de 2016, le gouvernement tanzanien décidait de se saisir de la question de l’accaparement des terres en confisquant celles utilisées par les investisseurs à des fins de spéculation pour les redistribuer aux petits agriculteurs. Sur les 2 millions d’hectares ayant déjà fait l’objet d’une appropriation illicite, selon le think tank Thinking Africa, et qui placent le pays en quatrième position parmi les pays africains ayant eu le plus recours à ce type de pratique, 549 000 hectares étaient concernés. Une nouvelle étape a été franchie en décembre avec l’adoption d’une nouvelle politique foncière, conçue avec la consultation d’organisations de la société civile. Selon cette politique, la durée des baux octroyés à des étrangers passera de 99 à 33 ans et les investisseurs potentiels devront désormais présenter un projet de développement cohérent apportant la garantie de sa mise en place effective. La capacité de ce texte à protéger les droits des populations contre toutes les formes de spoliation, y compris dans le cadre de grands projets industriels, reste toutefois à démontrer, de même que l’égalité d’accès à la terre pour les femmes, autre enjeu primordial pour les associations tanzaniennes.