En Chine, la tradition veut que les défunts soient incinérés ou enterrés intacts. C’est pourquoi l’essentiel des greffons utilisés lors de transplantations est issu du trafic d’organes ou provient de prélèvements réalisés sur des condamnés à mort exécutés, qu’on estime à plusieurs milliers chaque année. Il n’y a pas si longtemps, cette situation avait valu au laboratoire pharmaceutique Roche d’être accusé de bénéficier de ce contexte pour mener à bien les essais cliniques du CellCept, son médicament destiné à prévenir le rejet de l’organe greffé. Le directeur du comité chinois de don et transplantation d’organes, Huang Jiefu, a annoncé au début du mois de mars que la Chine “ s’éloignait progressivement d’une dépendance ancienne aux prisonniers exécutés comme source principale de don d’organes ” en favorisant le don volontaire, notamment parmi cette population. Les ONG et les gouvernements des Etats démocratiques restent toutefois sceptiques sur le libre consentement des détenus.