Viiankiaapa est un site Natura 2000 de 6 595 ha situé en Laponie finlandaise à 150 km au nord du cercle polaire. Il s’agit de l’une des dernières et des plus précieuses tourbières d’aapa de Finlande. Elle abrite vingt et une espèces en danger. En 2004, la compagnie minière britannique Anglo-American y a découvert l’un des plus importants gisements européens de minerais (cuivre, nickel, platine, or) et elle a déjà procédé à 180 forages d’exploration sur le territoire. Les associations écologistes et les éleveurs de rennes sont toutefois opposés à ce projet. Une action en justice est en cours, qui doit faire l’objet d’une décision en appel à l’automne. Dans ce cadre, Anglo-American, qui souhaite examiner s’il est possible de réhabiliter un autre site en compensation de celui-ci, a fait appel à l’organisation à but non lucratif britannique Fauna and Flora International (FFI) pour réaliser une étude. Mais les opposants estiment que le lieu est unique tant en Finlande qu’en Europe et qu’une compensation est impossible pour des sites d’une telle valeur sur le plan de la biodiversité. Les associations ont donc décidé d’interpeller plusieurs personnalités administratrices de FFI, ainsi que la marraine de l’organisation qui n’est autre que la reine d’Angleterre. Une démarche similaire avait déjà eu lieu en 2013 dans le cadre du projet controversé de Pebble en Alaska, dans lequel Anglo-American était déjà impliquée, et elle avait conduit à son retrait du projet.