Un premier jugement a été rendu dans le cadre des phases préliminaires (pre-trial) du procès en cours entre la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell et 15 000 fermiers nigérians pour des faits de pollution résultant de fuites d’hydrocarbures provenant d’un oléoduc et remontant aux années 2008-2009. A l’issue du jugement, chacune des parties a exprimé sa satisfaction. Shell, parce que pour le président du tribunal, la compagnie ne peut, selon le Nigerian Oil Pipelines Act, être tenue pour responsable des dommages occasionnés par les vols de pétrole perpétrés sur les oléoducs, et les victimes, parce qu’on peut concevoir, toujours selon le président du tribunal, que des négligences manifestes dans la protection des installations contre les vols et sabotages qui seraient incontestablement à l’origine de dommages évitables puissent engager la responsabilité de l’entreprise. Une différence d’appréciation, dont les conséquences financières peuvent être substantielles. En effet, lors des négociations préalables, Shell a proposé 31 millions de livres en dédommagement pour les victimes, mais le groupe ne reconnaissait pas sa responsabilité dans les dégâts issus des vols et des sabotages, alors que l’avocat des victimes réclamait de son côté 300 millions de livres. Le début du procès principal est prévu le 15 mai 2015.