Les démarches engagées par les grandes entreprises auprès des pouvoirs publics font souvent l’objet d’une certaine méfiance de la part des associations et des syndicats. A l’instar de l’industrie pharmaceutique, soupçonnée d’user de son influence pour orienter les décisions des décideurs politiques dans son intérêt au détriment de celui de la communauté. Certaines initiatives peuvent toutefois avoir d’autres finalités. C’est le cas de trois actions récentes mentionnées dans cette lettre. L’une concerne la mobilisation de professionnels de la pêche pour sanctuariser une zone maritime dans la mer de Barents jusqu’à ce qu’un inventaire soit réalisé et que des règles de pêche soient fixées. Les deux autres voient des entreprises demander au Congrès américain et à la Commission européenne de légiférer sur des sujets susceptibles d’avoir un impact sur le climat. Dans tous les cas, des ONG se sont associées aux interventions des entreprises, qui reconnaissent, explicitement ou implicitement, la nécessité d’instaurer des mesures contraignantes pour encadrer les activités économiques. Mais force est de constater que les alliances de circonstance, aussi délicates soient-elles à initier, sont encore rares.