Selon la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations), 800 millions de personnes seraient encore sous-alimentées dans le monde. Or on évalue les pertes et le gaspillage des denrées destinées à l’alimentation humaine à l’échelle mondiale à plus de 30 %, soit 1,2 milliard de tonnes. Ces pertes interviennent à tous les niveaux de la chaîne (production, stockage, transformation, distribution, vente, consommation) dans des proportions différentes selon les régions. Ce volume considérable laisse penser qu’une meilleure répartition des moyens et des ressources pourrait constituer un levier déterminant pour résoudre le problème de la faim dans le monde, soumis par ailleurs à de nombreux autres facteurs, et notamment aux changements climatiques. Mais le gâchis alimentaire est lui-même à l’origine d’un excès de rejets de gaz à effet de serre. Selon une étude du Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK), publiée dans la revue Environmental Science & Technology, plus de 14 % des rejets de GES émanant de l’agriculture, laquelle contribue aujourd’hui à 20 % environ des émissions globales de GES, pourraient être évités d’ici à 2050 grâce à une meilleure maîtrise des pertes aux différents niveaux de la chaîne.