En juin dernier, le journal The Guardian avait révélé que le principal producteur de crevettes d’élevage thaïlandais s’approvisionnait en poissons auprès de pêcheurs ayant recours à des migrants birmans ou cambodgiens réduits en esclavage (heures interminables, tortures, exécutions sommaires…) (voir Impact Entreprises n° 196). A la suite de ces révélations, le département d’Etat américain avait rétrogradé la Thaïlande à la dernière place de son rapport 2014 sur le trafic d’êtres humains (Trafficking in Persons Report). Puis les Etats-Unis avaient demandé à la Thaïlande un rapport sur la situation en 2014, lequel doit être remis d’ici à mars prochain. Le 12 janvier, le vice-ministre des Affaires étrangères du pays, Don Pramudwinai, a détaillé quelques-unes des mesures prévues par la loi votée le 9 janvier afin de combattre le trafic d’êtres humains : amendes de 30 millions de bahts (794 000 euros) pour tout navire qui pratiquerait illégalement la pêche ou ne serait pas enregistré ou déclaré, obligation pour les bateaux d’une certaine taille d’être munis d’un dispositif de localisation GPS et budget spécial de 300 millions de bahts affecté à la Commission nationale de lutte contre la corruption pour l’embauche de 700 inspecteurs. Fin 2014, la Thaïlande avait déjà adopté quelques mesures, comme le relèvement de l’âge d’embarquement sur les bateaux de pêche de 15 à 18 ans, dix heures de repos par période de travail et 30 jours de congé par an.