Le 25 octobre 2025, TotalEnergies a transmis aux autorités mozambicaines un avis de levée de la clause de force majeure sur son projet Mozambique LNG. La force majeure avait été déclarée en avril 2021 à la suite de l’attaque du port de Palma par le groupe terroriste Al-Shabab. L’entreprise doit cependant encore finaliser des étapes administratives et techniques avant la reprise complète des travaux. Le 20 novembre, la presse locale a indiqué que le gouvernement mozambicain avait accordé à TotalEnergies une extension de quatre ans et demi sur la concession de Mozambique LNG, dont la mise en service est envisagée vers 2029.
Le 26 septembre 2024, le média étatsunien Politico a publié une enquête approfondie menée dans la région du conflit. Il a découvert qu’au cours de l’été 2021, une unité militaire mozambicaine aurait perpétré les pires atrocités sur des civils (détentions arbitraires, tortures, viols, exécutions sommaires…). Cette unité comprenait des membres de la Force opérationnelle conjointe (Joint Task Force, JTF). Or, la JTF a été créée par un mémorandum de 2020 entre la filiale mozambicaine de TotalEnergies et le gouvernement mozambicain pour assurer la protection des opérations du projet Mozambique LNG.
Le 17 novembre 2025, le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR) a déposé une plainte pénale auprès du Parquet national antiterroriste français (PNAT) contre TotalEnergies pour complicité de crimes de guerre, de torture et de disparition forcée pour avoir directement financé et apporté un soutien matériel à la JTF. D’après des documents internes versés au dossier par ECCHR, la société pétrogazière « savait que les forces armées mozambicaines étaient accusées de violations systématiques des droits humains ».
Pour mémoire, le 9 octobre 2023, sept citoyens britanniques et sud-africains ont déposé une plainte pénale contre TotalEnergies devant le tribunal de Nanterre pour « homicide involontaire » et « non-assistance à personne en danger » lors de l’attaque du port de Palma par les forces d’Al-Shabab. Les plaignants sont trois rescapés d’une embuscade menée par Al-Shabab contre un hôtel où était réfugié du personnel de sous-traitants de TotalEnergies, et quatre ayants droit de victimes qui y ont perdu la vie. Ils reprochent au groupe de ne pas avoir pris les mesures requises pour assurer la sécurité de ses sous-traitants.
