En Irlande, les salariés de Teleperformance obtiennent le droit de constituer un syndicat et de mener des négociations collectives

À la suite des révélations concernant les conditions de travail de ses salariés qui ont fait chuter son cours de bourse d’un tiers de sa valeur en une seule séance, la société Teleperformance a signé un accord mondial avec la fédération syndicale internationale UNI Global Union le 1er décembre 2022. Celui-ci vise « à renforcer les engagements partagés en faveur des droits des travailleurs à former des syndicats et à s’engager dans des négociations collectives – tout en faisant progresser les principes sur des questions clés telles que la santé et la sécurité et le contrôle du lieu de travail ». Le groupe reconnaît également UNI comme partie prenante dans le cadre de son plan de vigilance. Depuis, les relations du groupe avec les organisations syndicales s’améliorent malgré quelques bas.

Le 22 mai 2025, la Communication Workers Union (CWU), l’organisation irlandaise affiliée à UNI Global Union, a annoncé qu’elle avait conclu un accord local avec Teleperformance accordant aux salariés le droit à la reconnaissance syndicale et à la négociation collective. Cet accord est d’autant plus intéressant que tous les salariés de la filiale travaillent à distance et que la reconnaissance des syndicats et le droit de négocier collectivement ne sont pas protégés par la législation irlandaise qui, traditionnellement, privilégie dans les relations professionnelles les démarches volontaires entre les parties.

Selon les termes de l’accord, la CWU est reconnue comme la représentante légitime des salariés de Teleperformance en Irlande. Le droit à la négociation collective sera accordé une fois que le syndicat aura atteint un taux d’adhésion de 40 % des employés. Un dispositif sera mis en place pour permettre à la CWU d’échanger avec les travailleurs dans un environnement neutre. Les salariés pourront se syndiquer sans ingérence ni représailles de la part de l’employeur. L’accord garantit la neutralité de l’entreprise à l’égard de l’activité syndicale. Un comité de mise en œuvre, composé de représentants des deux parties, sera créé pour contrôler le respect de l’accord, traiter les éventuels problèmes et favoriser des relations de travail constructives.