L’Inde lance une consultation sur son projet de cadrage de sa taxonomie climatique

L’Inde s’est fixé une série d’objectifs climatiques, et notamment celui d’atteindre la neutralité carbone nette d’ici 2070. Le pays vise aussi des cibles intermédiaires d’ici 2030 : réduire l’intensité de ses émissions de GES de 45 % par rapport à leur niveau de 2005 ; porter à 50 % sa capacité d’énergie électrique installée produite à partir de ressources énergétiques non fossiles ; créer un puits de carbone de 2,5 à 3 GtCO2e grâce à une couverture forestière supplémentaire. Cela étant, le Climate Action Tracker, un projet scientifique porté par plusieurs ONG qui suit l’action climatique des gouvernements et la compare à l’objectif de l’accord de Paris, estime que les objectifs et les politiques climatiques de l’Inde sont « très insuffisants », et qu’ils ne sont pas en conformité avec l’augmentation de température maximale de 1,5 °C fixée par cet accord.

Selon le ministère indien des Finances, un investissement d’environ 2 500 milliards de dollars sera nécessaire pour atteindre l’objectif climatique de l’Inde à l’horizon 2030. En vue d’orienter les ressources financières vers des activités respectueuses du climat, le ministère a annoncé, le 7 mai 2025, la publication d’un projet visant à cadrer sa taxonomie climatique.

Celle-ci classera les activités et les projets en deux catégories. La première concernera les activités favorables au climat (climate supportive). Il s’agira des activités qui contribuent à des objectifs spécifiques tels que l’évitement ou la réduction des émissions, le déploiement d’activités d’adaptation pour réduire les impacts du changement climatique, mais aussi de la R&D permettant d’atteindre ces objectifs. La deuxième catégorie se rapportera aux activités qui soutiennent la transition (transition supportive), aux projets qui améliorent l’efficacité énergétique, ou réduisent l’intensité des émissions dans les secteurs où l’évitement absolu des rejets n’est pas encore viable.

Dans un premier temps, la taxonomie visera les secteurs difficiles à décarboner (le fer, l’acier et le ciment), ceux qui apportent des bénéfices en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique (l’énergie, la mobilité et le bâtiment), et les secteurs qui connaissent un très fort enjeu en termes d’adaptation au changement climatique et de renforcement de leur résilience (l’agriculture, la sécurité alimentaire et hydrique…). Une consultation sur ce projet de cadre pour la taxonomie a été ouverte aux commentaires jusqu’au 25 juin 2025.