Google modifie en toute discrétion sa politique sur l’IA, en particulier quant à son utilisation dans des armes

Dans un article daté du 4 février 2025, le Washington Post a indiqué que Google avait apporté un important changement à ses principes relatifs à l’intelligence artificielle. L’entreprise a ainsi discrètement supprimé les engagements qu’elle avait pris de ne pas concevoir ou déployer d’outils d’IA destinés à être utilisés dans des armes ou des technologies de surveillance. Les précédentes lignes directrices comprenaient en effet une section intitulée « Applications que nous ne poursuivrons pas », qui a disparu dans la nouvelle version.

Une nouvelle section intitulée « Développement et déploiement responsables » est apparue. Le groupe y indique qu’il mettra en œuvre « des mécanismes de contrôle humain, de diligence raisonnable et de rétroaction appropriés pour s’aligner sur les objectifs des utilisateurs, la responsabilité sociale et les principes largement acceptés du droit international et des droits de l’Homme ». Il s’agit d’une promesse plus évasive que celles inscrites dans les principes de 2019 et consistant à ne pas concevoir d’IA pour qu’elle soit utilisée dans « des armes ou d’autres technologies dont le but principal ou la mise en œuvre est de causer ou de faciliter directement des blessures à des personnes », ou à ne pas développer de « technologies qui collectent ou utilisent des informations à des fins de surveillance en violation des normes internationalement acceptées » (Google AI principles, 2018).

Google a publié la première version de ses principes d’IA en 2018 à la suite de la controverse ayant entouré le projet Maven. Il s’agissait d’un contrat avec le Pentagone qui prévoyait de fournir au ministère de la Défense un logiciel d’IA pour analyser les images de drones. Des dizaines d’employés de Google ont alors quitté le groupe en signe de protestation, et des milliers d’autres ont signé une pétition. Mais dans la foulée, la firme a aussi commencé à transformer sa culture d’entreprise en régulant les débats internes.