En octobre 2022, une organisation française (Bloom) et une ONG sud-africaine (The Green Connection) ont lancé la campagne #OceanTotalDestruction. Elles réclament à TotalEnergies de renoncer à ses projets d’exploitation pétrolière et gazière offshore en Afrique du Sud. Cela faisait suite à une demande de licence déposée par la compagnie pour exploiter deux champs gaziers à plus de 1 000 mètres de profondeur au large des côtes sud-africaines.
Le 29 juillet 2024, l’entreprise a annoncé son retrait de deux des quatre blocs sur lesquels elle détient des droits d’exploration et de production : le bloc 11B/12B (au large de la côte sud) et le bloc 5/6/7 (au large de la côte ouest). Pour les organisations, ces projets menaçaient la vie marine ainsi que les moyens de subsistance des communautés côtières et contribuaient à la crise climatique. Aussi se félicitent-elles de cette décision. Mais elles indiquent également poursuivre leur partenariat avec les communautés – comme les pêcheurs artisanaux de Port Nolloth dans le Cap Nord – qui continuent de s’opposer aux demandes du groupe pétrogazier encore en cours.
Toujours en Afrique du Sud, le 14 août 2024, l’Advertising Regulatory Board (ARB) a mené une enquête concernant TotalEnergies Marketing South Africa sur les allégations de la multinationale en matière de durabilité. L’ARB reproche au groupe de largement mettre en avant dans sa communication son engagement « en faveur du développement durable et de la protection de l’environnement ». Cette affirmation avait préalablement fait l’objet d’une plainte qui insistait sur les divergences entre l’engagement affiché de l’entreprise et son bilan environnemental réel. Le plaignant avait souligné l’implication de TotalEnergies dans des projets tels que son oléoduc en Afrique de l’Est (EACOP) et ses importantes émissions de gaz à effet de serre qui, selon lui, compromettent les efforts supposés de l’entreprise en matière de développement durable.
La société a répondu que « le contenu examiné [par l’ARB] ne faisait ni la promotion ni la publicité de la vente, de la location ou de l’utilisation de biens ou de services ». Il s’agissait en réalité d’une communication institutionnelle sur le partenariat entre TotalEnergies et SANParks (l’organisme en charge de la gestion des parcs nationaux sud-africains) pour encourager les visites dans les parcs nationaux du pays, et en tant que telle, elle n’aurait pas dû être soumise à l’examen de l’ARB. Le message présentait le concours #FuelYourExperience.
Après avoir pris connaissance des arguments des deux parties, l’ARB a conclu que ce message mettait l’accent sur les arguments en faveur du « développement durable » et de la « protection de l’environnement ». Il a estimé que ces revendications étaient ambitieuses et comprises par le public dans le contexte de « l’investissement social des entreprises ». L’organisme a noté que l’activité principale de l’entreprise – à savoir l’exploitation des combustibles fossiles – était intrinsèquement en contradiction avec les principes du développement durable, et qu’il n’y avait aucune preuve directe reliant le partenariat SANParks à cet objectif. L’ARB a donc ordonné à TotalEnergies de retirer ou de modifier la publicité afin d’éviter de tromper davantage le public.