En octobre 2023, l’association Amnesty International, d’une part, et un consortium de journalistes (The Guardian, Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), NBC News et Arab Reporters for Investigative Journalism), d’autre part, ont publié des enquêtes sur les violations des droits humains dont sont victimes des travailleurs népalais intervenant pour Amazon en Arabie saoudite.
Les travailleurs népalais interrogés ont affirmé que les agences de recrutement les avaient induits en erreur en leur faisant croire qu’ils travailleraient directement pour Amazon. Ils ont déclaré qu’ils avaient dû payer des frais de recrutement qui dépassent de loin ce qui est autorisé par le gouvernement népalais et vont à l’encontre des normes onusiennes. Durant leur séjour en Arabie saoudite, ils n’ont reçu qu’une partie de ce que percevaient les personnes directement embauchées par Amazon pour travailler dans ses entrepôts. Cela est dû au fait que les sociétés qui fournissent de la main-d’œuvre au géant de la vente par correspondance acceptent d’importants rabais sur le prix de leurs prestations.
Certains travailleurs ont indiqué qu’après qu’ils ont quitté Amazon, leurs employeurs ont cherché à leur soutirer davantage d’argent. Ces derniers tiraient parti des lois saoudiennes qui leur offrent la possibilité de contrôler la liberté de mouvement des travailleurs étrangers. D’autres entreprises de travail temporaire ont dit aux travailleurs qu’ils ne pouvaient pas rentrer au Népal, à moins de payer des frais de sortie considérables, équivalents souvent à plusieurs mois de salaire.
À la suite de ces révélations, Amazon a diligenté un audit indépendant. Le 22 février 2024, le groupe a annoncé qu’il avait versé 1,9 million de dollars à plus de 700 migrants qui travaillaient ou avaient travaillé dans ses centres de distribution en Arabie saoudite. Des bénéficiaires de cette indemnité ont indiqué que celle-ci couvrait le montant qu’ils avaient payé au titre des frais de recrutement, plus les intérêts. Amazon a également déclaré avoir amélioré son dispositif de contrôle, y compris son mécanisme de plainte qui permet aux travailleurs sous contrat de communiquer directement avec la direction d’Amazon.