La marque d’eau minérale Aqua (Danone) représente la plus grande part de bouteilles vides recueillies dans les rivières indonésiennes

La pollution aux plastiques est un véritable fléau. On rencontre des microplastiques partout, dans les océans, les cours d’eau, les glaces de l’Antarctique, le placenta humain… Dans certaines grandes métropoles comme Lagos au Nigeria, ces substances présentes dans les égouts et les cours d’eau sont devenues tellement incontrôlables qu’elles provoquent des inondations.

Les plus gros producteurs de déchets en plastique mal gérés sont des pays émergents, la Chine en tête. Selon le Plastic Atlas, édité par Heinrich Böll Stiftung et #BreakFreeFromPlastic, l’Indonésie arrivait en deuxième position en 2020. Le document estimait que le pays pourrait produire près de 7,5 millions de tonnes de déchets en plastique mal gérés en 2025.

Le 13 février 2024, l’association indonésienne Sungai Watch a rendu public son Impact Report 2023. Elle a analysé 537 189 déchets collectés en 2023 dans 268 barrières fluviales à Bali et à l’est de Java. Il résulte de ces travaux qu’un quart de toutes les bouteilles en polytéréphtalate d’éthylène (PET) rejetées dans les rivières indonésiennes étaient des bouteilles d’eau de la marque Aqua (Danone).

Le groupe a répondu à ces allégations en disant qu’il s’était engagé à éliminer de l’environnement plus de plastique qu’il n’en utilise et à porter le ratio de plastique recyclé dans la fabrication de ses bouteilles à 50 % d’ici 2025. La marque Aqua a aussi obtenu le label B Corp (qui certifie les sociétés en fonction de leur impact social et environnemental) en 2018, puis en 2021. Mais B Corp a fait l’objet de critiques en juin 2022 pour avoir permis aux entreprises de faire du greenwashing. B Lab, qui représente le mouvement B Corp, révise actuellement son référentiel. De plus, Aqua précise qu’elle travaille avec des compagnies de recyclage en Indonésie pour améliorer la collecte de bouteilles vides. Dans ce cadre, l’entreprise étudie des solutions pour soutenir les infrastructures de récupération. Mais les ONG locales font remarquer que la capacité de ces infrastructures reste très limitée par rapport au volume de plastique qu’Aqua produit.