Les activités liées aux énergies fossiles et aux mines ne feront pas partie de la taxonomie verte philippine

La période de consultation des lignes directrices de la taxonomie philippine pour une finance responsable a pris fin le 6 octobre 2023. En principe, la politique doit officiellement être lancée au premier trimestre de l’année prochaine. À ce titre, la banque centrale des Philippines (Bangko Sentral ng Pilipinas – BSP) a déclaré que les dépenses liées à « l’exploration, [à] la production ou [au] transport de projets liés aux combustibles fossiles et à la production d’électricité à partir de combustibles fossiles » ainsi que celles relatives à l’exploitation minière extractive ne seront pas considérées comme « sociales et vertes ».

Mais à l’inverse de Singapour et de l’Indonésie, le projet n’a pas pour objectif l’élimination progressive du charbon. L’Indonésie a toutefois fait marche arrière le mois dernier en annonçant qu’elle envisageait d’intégrer les nouvelles centrales électriques au charbon dans sa taxonomie verte.

La taxonomie philippine utilisera trois couleurs pour qualifier les activités : le vert pour les activités « alignées sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, ou engagées dans une transition compatible avec la réduction des émissions » ; l’orange pour les activités qui ne causent aucun dommage ou qui causent des dommages importants, mais qui prennent des mesures correctives d’atténuation et d’adaptation au changement climatique sur une période de 5 ans ; et le rouge pour les activités exclues ou causant des dommages importants à l’environnement.

La valorisation énergétique des déchets est très à la mode en Asie du Sud-Est, notamment aux Philippines, à cause de la faiblesse des infrastructures de gestion des déchets (plastiques et autres). L’association philippine GAIA, qui lutte contre l’incinération, s’indigne de voir que cette dernière ne figure pas dans la liste des activités exclues. En effet, ce processus convertit en électricité des déchets plastiques issus de combustibles fossiles. Par ailleurs, il émet des sous-produits toxiques et dangereux comme les dioxines dont la demi-vie dans le corps humain peut aller jusqu’à 11 ans, quelle que soit la technologie ou l’infrastructure utilisée.