Une chercheuse estime que le déclassement anticipé des centrales thermiques pourrait coûter 500 milliards de dollars

Les alertes se suivent et se ressemblent. Dans son rapport World Energy Outlook 2023 paru le 24 octobre 2023, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) affirme que la demande en énergies fossiles restera « beaucoup trop élevée » en 2030 pour respecter l’accord de Paris. Outre les conséquences catastrophiques de cette situation pour le climat, de nombreuses analyses montrent inlassablement que les répercussions économiques seront aussi très graves. Dans une étude publiée en ligne le 13 octobre, Angelika von Dulong de l’université Humboldt de Berlin fait un état des lieux des centrales électriques thermiques menacées à l’échelle planétaire.

Ce sont près de 2,8 TW de capacité de centrales électriques fonctionnant avec des combustibles fossiles qui devront être arrêtées entre 2021 et 2050 pour être conformes au scénario de développement durable de l’AIE. La chercheuse évalue également que les pertes monétaires liées à ce déclassement prématuré pourraient s’élever à plus de 500 milliards de dollars. Les zones les plus exposées à ces actifs échoués (stranded assets) sont l’Asie-Pacifique, l’Europe et les États-Unis. La plupart des centrales électriques utilisant le charbon sont concernées. De fait, ces régions pourraient être confrontées à des répercussions sociales et à des résistances politiques importantes.