Le protocole de Montréal (1987) est un accord international qui vise l’élimination progressive des substances appauvrissant la couche d’ozone (SACO), au premier rang desquelles se trouvent les chlorofluorocarbures (CFC). Peu à peu, les gaz fluorés (dont les HFC) ont remplacé ces substances. Mais bien qu’ils puissent refroidir sans endommager la couche d’ozone, ils participent grandement au dérèglement climatique avec, pour certains, un pouvoir de réchauffement global (PRG) de plusieurs milliers de fois supérieur à celui du CO2. Un accord mondial a donc été signé à Kigali (Rwanda) le 15 octobre 2016 pour réduire les gaz fluorés (gaz F) de 80 % sur 30 ans.
Le 5 octobre 2023, le Parlement européen et le Conseil ont conclu un accord provisoire pour l’élimination complète des HFC d’ici 2050. L’Europe sera ainsi le premier continent sans HFC. Pour les associations environnementales, il s’agit d’une grande victoire pour le climat. C’est aussi un succès pour la santé et pour l’environnement. En effet, les gaz fluorés sont les principales sources d’émissions de « produits chimiques éternels » (PFAS) en Europe. C’est notamment le cas de la famille de gaz F la plus récente, connue sous le nom de HFO. Grâce à la nouvelle trajectoire envisagée pour les gaz F, les HFO seront interdits au cours de la prochaine décennie dans toutes les applications majeures.
Le calendrier d’interdiction s’appliquera à des produits en plein essor tels que les pompes à chaleur, les climatiseurs et les appareillages de commutation (éléments clés des réseaux électriques). La réglementation prévue englobera également d’autres secteurs comme les mousses isolantes, la réfrigération domestique et les aérosols médicaux.