Président des Philippines depuis un peu plus d’un an, Ferdinand « Bongbong » Marcos, le fils de l’ancien dictateur Ferdinand Marcos, s’était engagé à donner la priorité aux énergies propres dans son premier discours sur l’état de la nation. Corollaire, il a présenté quelque temps plus tard l’exploitation minière (nickel, cuivre…) comme un moyen d’assurer la transition écologique et la reprise durable de l’économie philippine.
Il a ainsi lancé en juillet dernier la nouvelle initiative des « voies vertes ». Celle-ci oblige toutes les agences gouvernementales à accélérer le processus d’approbation des permis nécessaires aux investissements stratégiques. Ces derniers intègrent l’exploitation minière des minéraux de transition. Les ONG estiment que cette politique pourrait inciter à passer outre le consentement libre, préalable et éclairé des communautés autochtones et locales, et à bâcler les études d’évaluation d’impact environnemental.
C’est dans ce contexte que, le 7 septembre 2023, la sous-secrétaire aux Finances du pays, Cielo Magno, a confirmé sa démission. Cette décision ne surprend pas la coalition antimines Alyansa Tigil Mina. Cielo Magno est réputée pour ses positions franches et fermes en matière de transparence et de bonne gouvernance. Son plaidoyer en faveur d’une augmentation des impôts sur les sociétés minières était clairement incompatible avec le programme du président de la Chambre des représentants, Martin Romualdez, cousin germain du président Marcos, et les positions de bon nombre de membres du gouvernement.
Martin Romualdez est le fils de feu Benjamin Romualdez, ancien président-directeur général du géant des mines de cuivre et d’or Benguet Corp. Son propre fils siège au conseil d’administration de la société minière de nickel Marcventures Holdings. Lui-même a créé l’année dernière une filiale minière (Bright Star Resources and Development) au sein de sa société cotée Bright Kindle Resources & Investments.