En 1992, une action internationale a été lancée par le journal britannique Ethical Consumer à l’encontre de la marque d’articles de sport Nike. Il était notamment reproché à cette dernière d’accepter que les salariés de ses sous-traitants indonésiens perçoivent une rémunération dérisoire, nettement inférieure au salaire minimum du pays et, a fortiori, à un salaire de subsistance. Cette action est à l’origine de la campagne internationale Clean Clothes Campaign. Quelque 30 années plus tard, la situation des ouvrières et ouvriers des sous-traitants du groupe reste peu enviable. L’association ActionAid France a lancé le 12 mai 2023 une campagne pour interpeller Francesca Rossi, la vice-présidente de Nike France. Elle demande à la marque au « swoosh » d’intervenir pour que les ouvrières de l’usine cambodgienne Violet Apparel soient, comme la loi l’exige, correctement indemnisées à la suite de la fermeture du site le 1er juillet 2020. Nike était l’un des principaux clients de cette usine qui appartenait au groupe singapourien Ramatex. La participation des donneurs d’ordres pour compenser financièrement les manquements de leurs sous-traitants est rare. Mais ce type de démarche existe et s’inscrit dans les attentes des acteurs de la société civile en matière de responsabilité élargie des entreprises.