Le 15 mars 2022, ClientEarth a déclaré avoir engagé une action juridique d’un nouveau genre dans sa lutte en faveur du climat. En tant qu’actionnaire, l’organisation a porté plainte contre les administrateurs de Shell. Elle les a accusés de ne pas avoir correctement pris en compte les risques que le changement climatique faisait peser sur l’entreprise et a demandé à ce qu’ils renforcent leur politique. Elle estimait donc que les administrateurs avaient manqué à leurs obligations et qu’ils pouvaient être personnellement tenus pour responsables de ne pas avoir élaboré une stratégie conforme à l’accord de Paris. Le 12 mai 2023, la Haute Cour de justice de Londres a cependant rejeté cette requête. Elle a jugé que les devoirs accessoires apparents évoqués par ClientEarth étaient vagues et contraires au principe bien établi qui autorise les administrateurs agissant de bonne foi à déterminer eux-mêmes le poids à accorder aux facteurs qu’ils prennent en considération pour promouvoir au mieux le succès d’une entreprise au bénéfice de l’ensemble de ses membres. Le juge a également souligné que la très faible participation de ClientEarth dans Shell (27 actions) montrait que son véritable intérêt n’était pas de savoir comment promouvoir au mieux le succès de Shell au profit de tous ses membres. L’avocat de ClientEarth a indiqué que l’organisation étudiait les suites à donner à cette affaire.