En début d’année, la ministre autrichienne du Climat, Leonore Gewessler, avait déclaré que ni l’énergie nucléaire ni le gaz ne devraient être intégrés à la taxonomie, car ils sont « nocifs pour l’environnement et détruisent l’avenir de nos enfants ». Elle avait ajouté que « si ces plans devaient être mis en œuvre de cette manière, [l’Autriche porterait] plainte ». C’est chose faite : le 30 septembre 2022, l’Autriche a saisi la Cour de justice de l’Union européenne.
Pour Leonore Gewessler, le nucléaire est associé à des « risques incalculables » (élimination finale des déchets radioactifs, risques industriels…) et ne remplit pas l’un des critères centraux de la taxonomie selon lequel toute activité économique considérée comme « causant des dommages importants » ne peut être incluse. Par ailleurs, cette énergie est beaucoup trop chère et trop lente à mettre en œuvre pour répondre à l’urgence climatique. Le gaz naturel, quant à lui, « libère d’énormes quantités de CO2 et des émissions de méthane tout au long de la chaîne d’extraction et de transport ».
La ministre a aussi souligné que cette position affaiblissait la crédibilité de la taxonomie en tant qu’instrument financier significatif pour orienter les investissements en faveur de la transition énergétique. Cette vision est d’ailleurs partagée par la communauté de l’investissement responsable. Le groupe d’investisseurs institutionnels sur le changement climatique (Institutional Investors Group on Climate Change – IIGCC) a ainsi publié en janvier une lettre ouverte adressée aux représentants des États membres de l’Union et aux eurodéputés pour les appeler à exclure le gaz de la taxonomie de l’Union.