Le secteur du textile et de l’habillement reste un domaine où les questions de responsabilité sociale et environnementale des entreprises sont très présentes, et ce, depuis très longtemps. Très tôt, le groupe suédois H&M a été la cible des organisations militantes afin qu’il s’investisse dans l’amélioration des conditions de travail de ses travailleurs partout dans le monde. Très tôt aussi, les ONG et les syndicats ont souligné que l’organisation collective des salariés était une modalité indispensable pour y parvenir. Début septembre 2022, la fédération syndicale internationale Uni Global Union a annoncé que la Sindicato Unico de Trabajadores H&M Perú (SUTRA H&M) avait signé en août la toute première convention collective du pays dans le secteur de la mode éphémère. Les syndicalistes ne cachent pas que les négociations ont été difficiles dans ce pays où les droits syndicaux sont systématiquement violés, et qu’elles avaient été facilitées par l’intervention du ministère du Travail péruvien, des syndicats suédois, et également grâce à l’accord-cadre signé en 2015 par la compagnie. Les accords-cadres sont des dispositifs incontournables pour l’amélioration des droits sociaux dans le monde, en particulier dans les pays en développement. Mais encore faut-il qu’ils soient actionnés.