Il y a trois ans, Impact Entreprises déclarait qu’Amazon devenait « un grand de la contestation sociale ». Les faits ne lui ont pas donné tort, et les revendications se sont déplacées sur le terrain des assemblées générales. Pas moins de 15 projets de résolution externes ont été déposés par des actionnaires à l’ordre du jour de la dernière réunion annuelle de l’entreprise, qui s’est déroulée le 26 mai 2022. Tous ont été rejetés, mais certains ont obtenu des scores très significatifs.
Ainsi, la résolution qui demandait à Amazon de renforcer les processus de vérification de ses clients gouvernementaux pour les technologies susceptibles de permettre une surveillance de masse a récolté 40,3 % de votes favorables. Par ailleurs, 40,7 % des actionnaires ont approuvé la proposition qui réclamait une étude indépendante sur l’outil de reconnaissance faciale Rekognition, sur les risques de violations de la vie privée et/ou des droits civils qu’il peut générer, et sur les dangers qu’il puisse être commercialisé auprès de gouvernements autoritaires ou répressifs.
Le projet exhortant le conseil d’administration à produire un rapport pour analyser la manière dont les politiques et pratiques d’Amazon en matière de droits humains protègent les droits fondamentaux de liberté d’association et de négociation collective a pour sa part obtenu 38,9 % de « oui ». La résolution qui souhaitait que l’entreprise commande un audit indépendant sur les conditions de travail et le traitement auxquels sont confrontés les employés des entrepôts d’Amazon a récolté 44,0 % des suffrages.
La proposition réclamant à la société de se fixer des objectifs de réduction de l’utilisation du plastique a recueilli 48,9 % des voix. Pour 47,3 % des actionnaires, Amazon devrait divulguer sa politique de lobbying et les versements effectués aux bénéficiaires. Il est probable que ces initiatives actionnariales, qui ont un écho mondial, fassent progressivement bouger les lignes chez le géant étatsunien.