L’association Global Witness a rédigé un rapport dans lequel elle montre que le projet de barrage de Sombwe en République démocratique du Congo (RDC) menace les forêts et les espèces animales rares du parc national d’Upemba dans le but d’alimenter la ceinture minière de cuivre et de cobalt de la région. De vastes étendues de forêts sèches tropicales seront inondées. De plus, ce projet semble aller à l’encontre de la loi congolaise sur la conservation de la nature. L’organisation remarque également que l’évaluation environnementale initiale du projet de barrage présentait de graves lacunes, selon une étude commandée par l’Union européenne.
Global Witness souligne aussi qu’en submergeant des forêts, le barrage pourrait générer des émissions équivalentes à 1,3 million de tonnes de CO2 d’ici la fin du siècle. Par ailleurs, l’immersion de forêts entraîne la libération de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre dont le pouvoir réchauffant est vingt-huit fois plus puissant que le dioxyde de carbone. De plus, un homme d’affaires congolais du nom d’Eric Monga, dont la société Kipay Investments détient une participation de 49 % dans le projet, a été impliqué dans des transactions controversées avec la Banque centrale du Congo. Global Witness estime que PowerChina, l’entreprise qui sera en charge de la construction du barrage, devrait immédiatement suspendre toute activité concernant le projet et identifier avec Kipay Investments un autre site conforme à la loi congolaise et aux meilleures pratiques environnementales et sociales.
PowerChina a déjà reçu le soutien financier de grandes banques et investisseurs internationaux, notamment China Construction Bank, Standard Chartered, Société Générale, BlackRock et Vanguard. Pour Global Witness, les établissements bancaires et les investisseurs ayant des relations avec PowerChina devraient discuter avec cette entreprise des préoccupations soulevées par son rapport. Si PowerChina choisissait de ne pas prendre en compte ces informations, les banques devraient alors mettre en œuvre leur propre diligence raisonnable pour enquêter sur le projet. Cette démarche devrait intégrer une rencontre avec les organisations de la société civile concernées, les communautés locales et les représentants du parc national d’Upemba.