L’Inde est le deuxième producteur mondial de charbon et entend encore utiliser ce combustible fossile et polluant pendant plusieurs années pour répondre à sa demande croissante d’énergie. Dans ce pays, malgré cent vingt-trois fermetures de mines de charbon depuis 2008, on relève peu de cas de réparation environnementale et de réhabilitation des terres dans les zones touchées, si l’on se réfère à une étude publiée en novembre 2021 par la National Foundation for India (NFI), une organisation caritative qui promeut la justice sociale.
Cela étant, le 8 décembre 2021, le National Green Tribunal a condamné les compagnies minières indiennes Hindalco Industries et Raipur Energen à verser cent millions de roupies (1,2 million d’euros) en vue de réparer les atteintes aux droits des personnes, de compenser les dommages environnementaux et de restaurer les terres polluées dont l’exploitation de la mine de charbon à ciel ouvert Talabira-I, dans l’État de l’Odisha, est responsable depuis son expansion en 2011. La mine a fermé en 2018. On note que Raipur Energen est détenue en totalité par la société Adani Power Limited, elle-même filiale du conglomérat Adani Group impliqué dans le très controversé projet Carmichael en Australie.
Cette condamnation fait suite à une plainte déposée par un agriculteur de soixante-cinq ans, Manbodh Biswal. Son histoire reflète celle de nombreuses personnes affectées par l’exploitation des combustibles énergétiques à travers le monde. Les populations locales bénéficient rarement de retombées positives, mais héritent pleinement des externalités négatives. En l’espèce, l’accès aux terres a été restreint par la formation de terrils, l’eau d’irrigation a été polluée, la poussière de charbon a envahi le cadre de vie et le nombre de récoltes a été réduit. Les deux sociétés envisagent de faire appel.