Boohoo est une société britannique spécialisée dans la vente de vêtements sur Internet créée en 2006. Elle est positionnée sur le segment de la fast-fashion que l’on peut traduire par « mode rapide » ou « mode jetable ». Sa croissance est spectaculaire. Mais l’entreprise a été fortement critiquée à la suite de la publication d’une enquête par le Sunday Times en juillet 2020 qui affirmait que les ouvriers d’une usine de Leicester (centre de l’Angleterre) qui fabriquaient des vêtements destinés à Boohoo étaient payés 3,50 livres l’heure (4,08 euros), bien en dessous du salaire minimum légal. Après ces révélations, le cours de l’action de la société a perdu près de la moitié de sa valeur en quelques jours. Le groupe a rapidement commandé un examen indépendant de sa chaîne d’approvisionnement et en a accepté toutes les recommandations en septembre. En décembre, le président de la firme, Mahmud Kamani, a été auditionné par le Comité d’audit environnemental du Parlement du Royaume-Uni (Environmental Audit Committee, EAC).
Mais, début mars 2021, la chaîne de télévision d’information en continu britannique Sky News a annoncé que Boohoo pourrait faire l’objet d’une interdiction d’importation aux États-Unis en raison de ces allégations d’utilisation de main-d’œuvre esclave dans les usines anglaises. C’est, sans doute, ce qui a incité l’EAC à écrire, le 4 mars, une lettre à Mahmud Kamani pour lui demander de lier les bonus de ses dirigeants à la réalisation des engagements éthiques et environnementaux de l’entreprise. Malgré les mesures positives présentées par Mahmud Kamani lors de son audition par l’EAC, ce dernier note, en effet, que Boohoo donne encore l’impression d’être concentrée sur une croissance rapide sans tenir compte des coûts sociaux ou environnementaux. Les propos font référence à l’annonce faite par la société, le 26 juin 2020, selon laquelle son comité de rémunération avait décidé un plan d’intéressement à long terme à l’intention des dirigeants du groupe qui pourrait atteindre 150 millions de livres sterling si le cours de Bourse de la compagnie progressait de 66 % dans les trois ans à venir.