Un tribunal équatorien a récemment jugé que 123 ouvrières et ouvriers afro-équatoriens ayant travaillé dans une plantation de l’entreprise japonaise Furukawa Plantaciones C.A. avaient fait l’objet de discriminations raciales et avaient été victimes de servitude, une forme d’esclavage moderne. Ces travailleurs étaient employés pour enlever les fibres d’abaca des tiges de bananiers, en retirer la pulpe, les laver et les faire sécher pour leur exportation vers les États-Unis et l’Europe afin qu’elles soient utilisées dans le papier, les intérieurs de voitures, les billets de banque, les sachets de thé… Pendant des années, ils ont travaillé 12 heures par jour, ont été payés l’équivalent de 200 à 300 dollars par mois desquels étaient déduits le coût des équipements (machettes, gants, médicaments…), ont été logés dans des taudis exigus dépourvus d’électricité et de toilettes… Certains ont été gravement blessés, voire mutilés, dans la manipulation des outils. C’est la première affaire qui reconnaît l’esclavage moderne dans le secteur agricole en Équateur. Le juge a ordonné à Furukawa d’indemniser les travailleurs. Les montants ne seront connus qu’une fois qu’il aura rendu sa décision par écrit prévue d’ici quelques semaines. La décision est susceptible d’appel.