La société française Teleperformance a été, à de nombreuses reprises, pointée du doigt par la communauté internationale pour ses manquements à la santé et à la sécurité de ses employés dans le contexte actuel de crise sanitaire (voir IE). Dans certains cas, l’entreprise a développé le recours au télétravail. Cette pratique n’est cependant pas sans inconvénient pour les salariés. Parfois, les entreprises sont tentées de déployer des moyens de surveillance pour s’assurer que leurs collaborateurs répondent à leurs attentes. C’est, semble-t-il, le cas pour Teleperformance en Albanie, où le groupe emploie quelque 2 500 salariés. Barbara Mecaj, qui est membre du syndicat Solidariteti, a été licenciée le 22 décembre dernier après avoir dénoncé l’obligation d’installer des webcams au domicile des salariés du spécialiste des centres d’appel. Saisi de cette affaire, le Commissaire albanais au droit à l’information et à la protection des données personnelles s’est prononcé dans une recommandation en précisant que « la caméra de surveillance ne pouvait pas être utilisée pour surveiller un employé sur le lieu de travail, le placement de caméras dans les locaux de travail des employés (bureau ou domicile) à des fins de surveillance était en contradiction avec les dispositions de la loi et les règlements, à savoir l’instruction n° 11, du 8 septembre 2011 « modifiée » du Commissaire sur le traitement des données personnelles des salariés du secteur privé. » La fédération syndicale internationale UNI Global Union a salué, le 19 janvier, cette recommandation en soulignant que Barbara Mecaj était le quatrième délégué syndical licencié par Teleperformance Albania.