Dans la situation d’urgence dans laquelle nous nous trouvons, le mouvement de transition écologique est trop long. Il l’est d’autant plus que certains processus s’accélèrent et risquent même de s’emballer. Certes, les décisions prises dans le passé (investissements, prêts à long ou moyen terme, etc.) continuent à produire leurs effets dans le temps. Mais c’est pour cela que les décisions qui sont prises aujourd’hui doivent être très exigeantes et qu’il importe d’inventer des mécanismes qui stimulent l’innovation sociétale. L’étude et la mise en concurrence des pratiques des différents acteurs font partie de ces mécanismes. Une nouvelle initiative internationale, baptisée portfolio.earth, a publié le 7 janvier une étude qui souligne la contribution du secteur bancaire à la « crise du plastique » à travers le financement (prêts, souscriptions à des émissions en capital ou obligataires) de la chaîne de valeur des emballages en plastique. Entre 2015 et 2019, 265 des plus grandes banques mondiales ont ainsi apporté près de 1 700 milliards de dollars à la filière. Les vingt premiers groupes bancaires, parmi lesquels BNP Paribas et Société générale, représentent plus de 80 % de cet apport. L’étude constate qu’aucune des banques analysées n’a de politique ESG (environnement, social, gouvernance) concernant spécifiquement l’industrie des plastiques, ni n’a de stratégie planifiée pour se désengager des plastiques. Les auteurs de l’étude considèrent que les banques devraient financer les entreprises qui donnent la priorité aux produits réutilisables et au contenu recyclé, et mettre leur poids pour soutenir les initiatives visant à arrêter la pollution par les plastiques.