Les investisseurs accroissent leur pression sur les entreprises afin qu’elles accélèrent leurs démarches pour lutter contre le changement climatique. Mais ils interviennent aussi de plus en plus auprès des États et autres collectivités. Dans une lettre datée du 10 novembre, des investisseurs représentant plus de 100 milliards de dollars d’actifs sous gestion ont ainsi interpellé la gouverneure démocrate du Nouveau-Mexique (États-Unis), Michelle Lujan Grisham, et les instances de régulation environnementale de l’État pour qu’elles renforcent leur projet de réglementation sur les polluants précurseurs d’ozone et le méthane issus de l’exploitation pétrolière et gazière. Selon eux, 95 % des puits de pétrole et de gaz de l’État échappent encore à tout contrôle. Ils estiment qu’en l’absence de règles du jeu uniformes et équitables, les industriels les moins performants influenceront le discours public sur le gaz naturel et supplanteront les mesures proactives prises par les entreprises leaders. À l’inverse, en tant que producteur majeur d’hydrocarbures, le Nouveau-Mexique peut jouer un rôle clé dans l’établissement de normes de premier plan que les autres États pourront suivre. Ils soulignent aussi que la question du méthane a déjà un impact négatif sur la « qualité marchande » du gaz naturel du Nouveau-Mexique, comme l’a montré la récente décision d’Engie d’annuler un contrat de 7 milliards de dollars pour importer du gaz naturel du Bassin permien (IE n° 332).