Les actions et les dépenses de lobbying engagées par les entreprises sont devenues un point d’attention de premier plan pour les investisseurs financiers. Mais l’étendue du champ les pousse à concentrer leurs observations sur les actions de lobbying, directes et indirectes, qui ont un lien avec la question climatique. Dans ce cadre, des investisseurs représentant 6 500 milliards de dollars d’actifs sous gestion ont adressé une lettre à 47 des plus grandes entreprises émettrices de gaz à effet de serre (dans les secteurs du pétrole et du gaz, de l’énergie électrique, des transports et de l’agroalimentaire) implantées aux États-Unis afin qu’elles décrivent comment leur « lobbying climatique » s’aligne sur les objectifs les plus ambitieux de l’accord de Paris ou, dans le cas contraire, qu’elles indiquent les mesures qu’elles comptent mettre en œuvre pour y parvenir. Les signataires de la lettre pensent que les entreprises devraient aussi intervenir auprès de leurs associations professionnelles en leur demandant, le cas échéant, des changements dans les positions qu’elles adoptent sur la question climatique. Elles devraient également plaider publiquement en faveur de politiques fédérales et étatiques visant à atténuer le changement climatique. Cette interpellation de la part de grands investisseurs financiers laisse présager une nouvelle montée en puissance, à l’occasion de la prochaine saison des assemblées générales, de « l’offensive » engagée sur cette question, ainsi qu’un suivi accru des engagements pris par les entreprises grâce aux outils qui commencent à émerger à cet effet (IE n° 326).