Plusieurs semaines après la mise en confinement d’une grande partie de l’humanité, les appels pour un autre modèle de développement n’ont pas faibli. Au contraire. La célébration du jour de la Terre, le 22 avril, a suscité un foisonnement de déclarations exhortant à une reprise plus verte. Elles ont émané d’ONG, d’investisseurs financiers, de chefs d’entreprise, d’organisations syndicales… Le 24 avril, jour de commémoration du drame du Rana Plaza survenu en 2013, les associations et les syndicats ont pointé l’extrême vulnérabilité, dans un contexte de pandémie, des salariés des usines des pays en développement face aux décisions des donneurs d’ordre des pays riches. Lors du 1er mai, l’accent a été mis sur la sécurité des travailleurs et une transition juste. Les investisseurs eux-mêmes semblent avoir accordé une plus grande attention au « S » dans leur approche ESG de la gestion des actifs financiers. Des liens commencent à se tisser entre santé, accès aux biens et services essentiels, environnement, proximité et cadre de vie, relations fournisseurs/donneurs d’ordre, conditions de travail et sécurité de l’emploi, coopération… Mais, dans l’immédiat, ne perdons pas de vue que la récession mondiale va d’abord affecter ceux qui possèdent le moins. On peut également penser que cela accroîtra les troubles sociaux. Espérons que cette épreuve collective placera aussi davantage l’inclusion au cœur même de la « raison d’être » des entreprises.