La tension est forte, à travers le monde, pour s’approvisionner en équipements de protection individuelle (EPI). Les gants en latex n’échappent pas à la règle, en particulier ceux destinés au personnel de santé. La Malaisie produit 63 % environ des gants à usage unique de la planète et a pris des mesures de restriction des déplacements et des activités le 18 mars. Les fabricants de gants du pays ont donc très vite fait l’objet de pressions internationales pour continuer à approvisionner les marchés mondiaux, pressions qu’ils ont répercutées sur leur gouvernement. Les usines de gants malaisiennes ont donc retrouvé leur pleine production et leur effectif. Mais les organisations de défense des droits humains mettent en garde sur les conditions de travail dans cette industrie. Des témoignages indiquent que certains fabricants ne protègent pas ou peu leur personnel. De plus, le pays compte entre 3 et 4 millions de travailleurs migrants en provenance du Bangladesh, du Népal, du Myanmar et d’Indonésie (sur une population active de 15 millions de personnes environ). Avant la crise sanitaire, une partie de cette population se trouvait déjà dans une situation très précaire qui, dans certains cas, relevait de la définition internationale du travail forcé. La pandémie n’a pas amélioré le sort de la population. C’est pourquoi les organisations de solidarité appellent les donneurs d’ordre à accroître leur vigilance et leurs exigences dans le cadre de leurs commandes. Cet appel peut aussi être relayé par les parties prenantes des importateurs et des distributeurs.