Le 8 avril, la revue Nature a publié un article co-signé par des chercheurs du Toulouse Biotechnology Institute (Insa Toulouse/Inrae/CNRS) et la société auvergnate Carbios. Les scientifiques expliquent comment ils ont mis au point une technologie permettant de décomposer 90 % de déchets de polytéréphtalate d’éthylène (PET) en dix heures. Les chercheurs ont tout d’abord sélectionné un enzyme particulièrement prometteur découvert en 2012, la cutinase de compost de branche à feuille (leaf-branch compost cutinase, LCC). Ils l’ont ensuite analysé et ont procédé à des mutations pour améliorer sa capacité à décomposer le PET. Puis ils l’ont rendu stable à 72 °C, un niveau proche de la température idéale pour permettre une dégradation rapide. Ils ont ensuite pu utiliser le matériau issu de la dégradation des déchets pour fabriquer de nouvelles bouteilles en plastique de qualité alimentaire. L’objectif de Carbios est d’être opérationnel à une échelle industrielle d’ici à 2024-2025. Le coût de l’enzyme ne représente que 4 % du coût du plastique vierge. Mais les bouteilles et les déchets doivent également être broyés et chauffés avant d’ajouter l’enzyme, de sorte que le PET recyclé pourrait revenir plus cher que le plastique vierge. Martin Stephan, directeur général adjoint de Carbios, précise toutefois que les plastiques recyclés de qualité inférieure existant actuellement se vendent à un prix élevé du fait d’une pénurie sur le marché. Le process industriel une fois engagé, il reste à espérer que le comportement des consommateurs et l’amélioration des réseaux de collecte permettront aux déchets à base de PET d’être orientés vers les usines de recyclage. Quoi qu’il en soit, moins d’une semaine après l’annonce de la publication dans la revue Nature, le cours de Bourse de Carbios avait plus que doublé.