S’il est un domaine particulièrement lié aux principes du développement durable, c’est bien celui des retraites. Tout d’abord, parce qu’il intègre implicitement le principe de solidarité entre les générations. Ensuite, parce qu’il est censé « actualiser » les préoccupations à long terme de la communauté. Les fonds de pension sont donc concernés par cette logique. Le 27 janvier, le Brunel Pension Partnership (l’un des huit fonds de pension britanniques pour le personnel des collectivités locales) a annoncé la mise en place d’une nouvelle politique touchant la gestion de ses actifs. Pour ce faire, Brunel – qui gère 30 milliards de livres d’actifs environ (35,7 milliards d’euros) – s’est rapproché de 130 gestionnaires d’actifs et a examiné les politiques climatiques de 530 stratégies d’investissement.
La nouvelle politique stipule notamment que de maintenant jusqu’en 2022, Brunel exigera que les rejets de GES relatifs à ses avoirs soient conformes à une trajectoire de réchauffement climatique inférieure à 2 °C. Les émetteurs qui ne s’y conformeront pas s’exposeront à un vote contre la reconduction des membres du conseil d’administration ou risqueront d’être retirés des portefeuilles de Brunel à l’issue du bilan qui sera réalisé en 2022. Brunel mettra également ses gestionnaires d’actifs au défi de montrer qu’ils parviennent à réduire l’exposition des portefeuilles au risque climatique et qu’ils manifestent un engagement efficace à l’égard des entreprises. Les gestionnaires qui ne le feront pas pourront se voir retirer leur mandat. Brunel a identifié plusieurs freins à une bonne prise en compte du défi climatique : l’accent mis sur la performance à court terme plutôt que sur le long terme ; une réticence des gestionnaires d’actifs à investir dans une économie à faible émission de carbone ; des modèles d’investissement basés sur l’analyse rétrospective du risque, imparfaits pour la prise en compte du risque climatique futur.