Le 13 avril 2018, les Etats membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) s’étaient mis d’accord pour réduire de 50 % les émissions de GES du transport maritime international d’ici à 2050 par rapport à 2008 (IE n° 279). Pour les associations écologistes, c’était insuffisant au regard des enjeux climatiques, et ce d’autant plus que cet accord intervenait plus de deux ans après l’accord de Paris. Un an auparavant, une étude du think tank Carbon War Rooms avait souligné que le secteur bancaire était peu mobilisé pour aider le secteur maritime à aborder la transition énergétique (IE n° 254) en dépit de quelques initiatives ponctuelles (IE n° 247). La situation évolue légèrement puisque onze banques (dont le Crédit agricole et la Société générale) ont annoncé le 18 juin qu’elles s’engageaient à mesurer individuellement tous les ans l’empreinte carbone de leurs portefeuilles de navires financés et à comparer cette empreinte aux objectifs fixés par l’OMI (Poseidon Principles). Le montant des prêts bancaires consentis par ces onze établissements représente 20 % environ du total des encours au plan mondial. Il s’agit donc d’une première étape. Cela étant, elle reste encore très timide au regard des ambitions limitées de l’organisme international et du faible taux de rotation de la flotte mondiale. Espérons que cette initiative sera l’occasion pour les banques signataires de démontrer qu’elles peuvent faire mieux que les objectifs fixés par l’OMI.