Du fait de leur portée médiatique considérable, les grands rendez-vous sportifs internationaux (Coupe du monde, jeux Olympiques…) sont souvent utilisés comme tribune pour alerter l’opinion mondiale sur des faits graves touchant aux droits humains ou à l’environnement. Mais les organes chargés de l’organisation de ces événements sportifs peuvent aussi être des instruments de pression sur les acteurs (Etats, entreprises…). Ainsi l’organisation syndicale internationale IndustriALL Global Union a-t-elle récemment interpellé le comité d’organisation des jeux Olympiques de Tokyo pour qu’il respecte les principes de son propre code d’approvisionnement durable. La fédération dénonce les pratiques d’une filiale thaïlandaise du groupe japonais Mitsubishi Electric (traitements dégradants et humiliants, graves entraves au droit syndical…). Parmi les pratiques constatées chez Mitsubishi Electric Consumer Products, on relève des licenciements ou la mise à l’écart de nombreux syndicalistes, l’obligation pour d’autres de participer à des « stages » ou des « formations » sur des bases militaires pour y « apprendre la discipline et l’ordre » ou pour « réfléchir sur leurs actes répréhensibles », la publication d’excuses à l’égard de l’entreprise sur leurs comptes sociaux personnels. IndustriALL demande donc au comité olympique d’intervenir auprès de Mitsubishi, partenaire officiel des jeux Olympiques (JO) de 2020, pour qu’il respecte les normes fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT) faisant partie du code d’approvisionnement durable des JO.