Lorsqu’en 1996, plusieurs personnalités issues d’horizons variés décidèrent de lancer le CFIE (l’éditeur de cette lettre), c’était parce qu’elles estimaient que le décalage grandissant entre la richesse créée par les grandes entreprises et sa répartition entre leurs parties prenantes ne pouvait pas durer. Depuis, la prise de conscience a gagné toutes les sphères de notre société (opinion, Etats, entreprises, finance…). Mais dans le même temps, cet écart – et plus encore sa perception – semble avoir également progressé. Cela étant, depuis quelques mois, plusieurs phénomènes prennent de l’ampleur : la mobilisation de l’opinion, les initiatives législatives, la transformation de la finance, la multiplication des outils dans les domaines de l’observation et de la traçabilité, l’accélération des mesures dans le monde des affaires… En France, quelques entreprises intègrent une « raison d’être » dans leurs statuts. Celle-ci reste cependant très générale (par définition) et ne couvre que quelques aspects (évidents) de la relation qui devrait s’établir entre les entreprises et leur milieu. Cela ne serait-il pas le signe que quelque chose est en train de se passer ?