En 2016, l’association suisse Public Eye publiait un dossier sur la fashion valley dans le canton du Tessin. Dans ce dossier, elle pointait du doigt Luxury Goods International (LGI), une filiale du groupe de luxe français Kering, qu’elle soupçonnait de participer largement à l’optimisation de la charge d’impôt du groupe. Dans son dernier rapport d’activité, le groupe décrit les dispositifs mis en place pour contrôler sa politique fiscale et lutter contre l’évasion fiscale. Il indique également qu’il a « engagé depuis 2016 une transformation complète de l’organisation de la fonction fiscale » et mentionne le renouvellement de la direction fiscale avec la nomination, à sa tête, de Sophie Maddaloni depuis février 2017. Le 25 janvier 2019, Kering a également annoncé qu’une équipe d’audit de la police douanière et financière de Milan avait remis un rapport selon lequel LGI avait, entre 2011 et 2017, exercé des activités en Italie qui auraient dû donner lieu au paiement d’impôts sur les sociétés dans ce pays (IE n° 294). Le possible redressement était à l’époque estimé à 1,4 milliard d’euros. L’entreprise, qui contestait les conclusions du rapport d’audit, a toutefois annoncé le 9 mai dernier qu’elle avait conclu un accord avec le fisc italien conduisant au paiement d’un impôt supplémentaire de 897 millions d’euros, auquel s’ajoutent des pénalités et intérêts, soit un montant total de 1,25 milliard d’euros.