Une ONG attaque le gouvernement sud-africain pour ses normes d’émission de SO2

Les crises démocratiques traversées actuellement par la plupart des régions du monde sont l’expression des nombreuses aspirations de différentes composantes de la société. Elles traduisent une défiance à l’égard des décideurs politiques et le souhait d’une démocratie plus participative, mais pas seulement. Elles valident aussi un mouvement qui gagne en puissance depuis plusieurs décennies, à savoir que les personnalités politiques, même démocratiquement élues, ne sauraient bénéficier d’un blanc-seing. Cette tendance génère elle-même certains phénomènes, et notamment un nombre croissant d’actions juridiques engagées à l’encontre des Etats par des personnes ou des organisations dans de nombreux pays. Le 6 mai, l’association environnementale sud-africaine groundWork a ainsi indiqué sur son site qu’elle avait assigné le ministre de l’Environnement et le président de la République devant la Haute Cour de justice du pays. L’ONG reproche au gouvernement d’avoir, en 2018, introduit un amendement visant à doubler les valeurs limites des émissions atmosphériques de dioxyde de soufre (SO2) des centrales à charbon sans l’avoir, au préalable, publié pour commentaire. Cette nouvelle norme est applicable dès le 1er avril 2020. Selon l’Agence internationale de l’énergie, du fait de la forte prééminence du charbon dans la production d’électricité de l’Afrique du Sud (plus de 90 %), l’intensité des émissions de SO2 de ce pays est, au regard de l’énergie produite, la plus importante dans le monde. Or ce polluant peut gravement affecter la santé (irritation des yeux, troubles de la fonction respiratoire…) et l’environnement (acidification de l’air, de l’eau et des sols).