Ford a annoncé le 15 mars qu’il réduirait ses effectifs en Allemagne de plus de 5 000 salariés et au Royaume-Uni d’un nombre encore indéterminé de salariés. Cette déclaration confirme les annonces faites à la fin de 2018 et au début de 2019 sur la mise en place d’un grand plan de restructuration visant à économiser 11 milliards de dollars au niveau mondial. Ce plan touchera surtout l’Europe, mais aussi le Brésil et la Chine. En France, la fermeture de l’usine de Blanquefort en Gironde a été très médiatisée. Mais les réactions sont également très importantes en Allemagne, notamment sur le site de Saarlouis, et au Brésil, après l’annonce de la fermeture du site de São Bernardo do Campo. De leur côté, les salariés de la coentreprise Ford Sollers, en Russie, anticipent une décision négative les concernant en préparant une grande campagne médiatique. Cette succession de mauvaises nouvelles accompagne des résultats très médiocres pour 2018 sur tous les continents, à l’exception de l’Amérique du Nord. Cela étant, bien que le résultat ait été réduit de moitié au cours de l’année écoulée par rapport à 2017 et que le cours de l’action ait diminué de 40 % entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018, la rémunération du directeur général de Ford, James Hackett, a progressé de 1 million de dollars pour atteindre 17,8 millions. Bien que le mode de calcul de la rémunération soit très longuement détaillé dans la schedule 14A, également publiée le 15 mars, et qu’il tienne notamment compte de l’occupation du poste de directeur général pour une année complète (la nomination datant du 19 mai 2017), il n’est pas certain que cette disparité de destin soit appréciée par les salariés pour qui 2019 s’annonce difficile.