Ce n’est pas la première fois que le monde patronal s’exprime sur la transparence et la qualité des services fournis par les agences de notation extra-financière. Cette fois, c’est l’Afep (Association française des entreprises privées), le Medef, le Cliff (l’association française des professionnels de la communication financière) et le C3D (Collège des directeurs de développement durable) qui se sont exprimés et ont noté, sans concession, huit des principales agences (EcoVadis, CDP, FTSE, MSCI, Oekom Research, RobecoSam, Sustainalytics, Vigeo Eiris). Afin d’améliorer le dialogue entre les organismes de notation extra-financière et les entreprises, les quatre organisations ont également formulé plusieurs recommandations pour l’avenir. Celles-ci portent sur l’indépendance entre les activités d’analyse et de notation des agences, la transparence et la stabilité des méthodologies de notation, les relations avec les émetteurs dans le processus d’évaluation, etc. Les organisations recommandent également à la Commission européenne de demander aux organismes de notation extra-financière de se doter d’un code de bonne conduite et lui suggèrent d’adopter un cadre juridique permettant d’imposer à ces organismes des exigences minimales en termes de transparence.
Un projet de certification (d’abord baptisé CSRR-QS, puis Arista) a été lancé au début des années 2000. A ce jour, son déploiement reste assez modeste. Les revendications formulées par les entreprises pourraient lui donner une deuxième jeunesse. La société SustainAbility a, de son côté, publié un nouveau rapport qui analyse le niveau de perception de la qualité et de l’utilité des travaux de notation réalisés par onze organisations d’évaluation extra-financière (les huit indiquées ci-dessus auxquelles il convient d’ajouter Bloomberg ESG Performance Score, Thomson Reuters ESG Scores, ISS Quality Score). La société a interrogé 319 professionnels dans les domaines liés à la durabilité (entreprises, ONG, chercheurs, gouvernements, etc.). La hiérarchie entre les agences est notablement différente de celle définie par le patronat français, mais on constate que des progrès sensibles ont été relevés depuis 2012, date de la première étude de ce type réalisée par SustainAbility.