Lancée il y a trois ans, la commission EAT-Lancet sur l’alimentation, la planète et la santé réunit plus de trente scientifiques du monde entier travaillant sur la définition d’une alimentation saine et durable. Leurs premiers travaux ont été publiés le 17 janvier. Les conclusions corroborent celles d’autres rapports récents : il faut modifier radicalement notre mode d’alimentation et nos systèmes agricoles pour préserver notre santé et notre planète (voir IE). Aujourd’hui, 820 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde, tandis que 2,4 milliards d’êtres humains pratiquent une surconsommation. L’adoption d’un régime alimentaire sain permettrait d’éviter près de 11 millions de décès prématurés par an dans le monde. La production d’aliments est également à l’origine de plus de 20 % des gaz à effet de serre anthropiques, d’une forte dégradation de la biodiversité, d’un épuisement des ressources en eau, de diverses pollutions (emballages en plastique…), etc. Le groupe de travail propose un régime alimentaire de référence qui permettrait de réduire ces nuisances. Globalement, celui-ci consisterait à doubler la consommation mondiale de fruits, de noix, de légumes et de légumineuses et à réduire de moitié la consommation de sucres ajoutés et de viande rouge dans les pays développés. Il préconise aussi plusieurs orientations en matière de gestion du patrimoine naturel, telles qu’une nouvelle révolution agricole basée sur une intensification durable, une politique d’expansion agricole nulle dans les écosystèmes et les forêts riches en biodiversité, une réduction de moitié, au moins, des pertes et des déchets alimentaires.