Dans le monde, les législations et réglementations qui obligent les fonds de placement à publier la manière dont ils prennent en compte les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans la gestion de leurs actifs sont de plus en plus nombreuses. C’est le cas pour la France – avec l’article 173 de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte –, pour le Royaume-Uni – avec la récente publication des nouvelles lignes directrices destinées aux mandataires de régimes à prestations définies (voir IE n° 287) – et pour la Californie – avec la loi SB 964 qui contraint les deux plus importants fonds de pension de l’Etat à analyser les risques climatiques dans leur portefeuille (voir IE n° 286). Ces orientations devraient inciter les adhérents de ces fonds de pension ou les souscripteurs de parts de ces produits financiers à se montrer plus exigeants à l’égard des gérants ou des mandataires.
Début octobre, Christoph Harwood, un ressortissant britannique, et l’organisation à but non lucratif ClientEarth ont réclamé des preuves au principal fonds de pension de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell (Shell Contributory Pension Fund [SCPF], qui gère 16 milliards de livres d’actifs) sur la manière dont il aborde la question du changement climatique et des risques financiers liés à ses investissements. Christoph Harwood a souscrit au SCPF. Il a travaillé pour la société pétrolière dans les années 80 et 90, et il a réclamé à plusieurs reprises ces preuves au SCPF. Ce dernier a indiqué qu’il avait déjà répondu à C. Harwood et écrit en mars dernier au comité d’audit parlementaire (Environmental Audit Committee) en détaillant son action par rapport aux risques climatiques. Pour C. Harwood et ClientEarth, la réponse n’est pas satisfaisante et ils menacent de saisir le médiateur des fonds de retraite (Pensions Ombudsman) s’ils ne reçoivent pas une réponse adéquate dans les trois semaines.