Parmi les champs couverts par la RSE, la maltraitance et le bien-être animal sont des questions qui montent en puissance, en particulier sous l’effet des campagnes d’opinion menées dans certains pays – comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis – et plus récemment la France, par le biais d’alertes médiatiques lancées par des associations comme L214. Les produits d’origine animale, comme le lait ou les œufs, sont également couverts par ces préoccupations et certaines sociétés appartenant à des secteurs directement exposés (agroalimentaire, restauration, hôtellerie, distribution…) commencent à adopter des mesures pour éviter les pires cas de maltraitance animale dans leurs approvisionnements. Le 18 février, quelques jours avant l’ouverture du Salon de l’agriculture, Stéphane Travers, le ministre français de l’Agriculture, a confirmé la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, à savoir qu’aucun œuf en coquille ne serait plus issu d’un élevage en batterie à l’horizon 2022. De fait, cet engagement ne concerne pas les œufs transformés (les ovoproduits), qui représentent 30 % de la production d’œufs en France. Cela constitue néanmoins un changement de vie pour les 20 millions de poules pondeuses françaises concernées par cette promesse. Pour mémoire, plus de 2 000 milliards d’œufs sont produits chaque année dans le monde, dont 15 milliards environ dans l’Hexagone. En France, selon l’Institut technique de l’aviculture (Itavi), sur les 48,6 millions de poules pondeuses, près de 69 % seraient élevées en batterie (16 poules au mètre carré et pas de sortie à l’extérieur), 6 % seraient élevées « au sol » (9 poules par mètre carré, sans accès à l’extérieur), 18 % en « plein air » (9 poules par mètre carré au maximum à l’intérieur, accès minimal à l’extérieur de 4 mètres carrés par animal), 7 % en bio (6 poules par mètre carré au maximum avec un accès à l’extérieur d’au moins 4 mètres carrés par poule).