Il y a quelques mois, l’association Greenpeace alertait les actionnaires de Total et les investisseurs financiers (voir IE n° 262) des dangers qu’un projet de la compagnie pétrolière faisait courir à un récif corallien unique au monde au large de l’embouchure du fleuve Amazone. L’ONG soulignait notamment les approximations de l’entreprise en termes d’étude d’impact environnemental, mais aussi du point de vue économique et financier. Le 29 août, l’agence environnementale Ibama a rejeté le dossier d’impact environnemental de Total relevant plusieurs faiblesses. Pour Greenpeace, ce rejet illustre l’incapacité du groupe pétrolier à garantir l’intégrité de la zone. Il reste maintenant à Total à répondre à la demande d’informations complémentaires de l’Ibama. Pour la troisième fois. Si les données ne répondent pas aux attentes, le processus d’attribution des licences devrait être clôturé. Sur un autre sujet, mais toujours au Brésil, un tribunal fédéral a prononcé, le 30 août, la suspension d’un décret du 23 août qui abrogeait le statut de réserve naturelle d’une zone de 46 000 km2 située dans la forêt amazonienne – afin de l’ouvrir à l’exploration minière – et qui avait suscité la mobilisation de l’opinion internationale. Ces décisions montrent que sur les questions environnementales, les crispations entre les intérêts économiques et environnementaux se crispent. Des tensions qui occupent de plus en plus le terrain juridique (voir IE n° 250).