L’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) et le Formindep (une association de formation professionnelle indépendante) ont dénoncé, le 10 janvier, les liens flous entretenus par les facultés de médecine avec l’industrie pharmaceutique. Dans un article publié sur « Plos One », ils retranscrivent les principales conclusions d’une enquête démarrée en 2014 sur 37 facultés françaises en ce qui concerne l’indépendance vis-à-vis des laboratoires. Sur les 37 universités, 28 n’ont pris aucune disposition pour se prémunir contre les conflits d’intérêts. Par ailleurs, le document a noté les 9 autres sur la qualité des mesures adoptées, avec des notes qui s’échelonnent entre 1 et 5 sur un total possible de 26. L’ANEMF a également interrogé les étudiants. Les témoignages montrent de nombreuses pratiques douteuses, comme des intrusions régulières de visiteurs médicaux dans les services hospitaliers où les étudiants sont en poste pour proposer des produits ou services, le manque de transparence de certains professeurs, des nominations de maîtres de conférence suspectes. A la suite de cette révélation, la Conférence nationale des doyens des facultés de médecine s’est engagée à mettre en œuvre des actions pour améliorer la situation. Son président, le Professeur Dubois-Randé, se déclare favorable à la publication systématique de certaines informations sur le portail des universités de médecine (liens d’intérêts des enseignants, financements en provenance de l’industrie pharmaceutique) et à la formalisation de cours sur les conflits d’intérêts dans les cursus.