En début d’année, un audit interne au sein de la BICEC, filiale camerounaise du groupe bancaire français BPCE et premier réseau bancaire du pays, a révélé une vaste opération de détournement de fonds portant sur plus de 50 milliards de francs CFA et ce pendant… douze ans. En mars, la COBAC, l’organe de régulation du secteur bancaire de la zone CEMAC (qui regroupe six pays d’Afrique centrale) a confirmé les faits. Depuis lors, les avocats de la BICEC ont déposé une plainte devant le tribunal de grande instance de Douala et plusieurs salariés de la BICEC, dont son ancien directeur général adjoint, Innocent Ondoa Nkou, ont été placés en détention. Mais étonnée qu’une affaire d’une telle ampleur ait pu perdurer pendant douze ans, la justice camerounaise a décidé d’auditionner Alain Ripert, président-directeur général de la BICEC depuis novembre 2015, mais aussi ses trois prédécesseurs (Pascal Rebillard, Jean-Pierre Schiano et Pierre Mahé). Ces auditions ont eu lieu les 22 et 23 novembre 2016.