La bonne santé du secteur éolien européen risque de ne pas durer si l’on en croit l’étude Making Transition Work de l’association professionnelle européenne WindEurope. Après plusieurs années de forte croissance, l’éolien montre en effet des signes d’essoufflement en dépit d’une nouvelle année record (12,8 GW de nouvelles capacités installées en 2015). L’Espagne, Etat pionnier dans le développement de cette énergie, n’a développé aucun nouveau projet en 2015 et la moitié des nouvelles capacités installées sont dues à un seul pays, l’Allemagne. En cause, la faiblesse des engagements européens dans le développement des énergies renouvelables, qui briderait la vision à long terme des industriels et des investisseurs. Selon un rapport de la Commission européenne, seuls 7 pays sur 28 avaient des objectifs et une politique claire pour l’après-2020 lors de la signature de la COP21. L’éolien est donc à la peine en Europe, alors qu’il continue à se développer dans toutes les autres régions du globe grâce à des politiques volontaristes, la Chine ayant par exemple prévu l’installation de 200 GW d’éoliennes d’ici à 2020. C’est la raison pour laquelle WindEurope appelle à relever l’objectif de demande finale en énergie renouvelable de l’Union de 27 % à 30 % au moins d’ici à 2030, à instaurer des politiques de soutien plus lisibles sur le long terme et à un développement de l’électrification dans certains secteurs, comme le transport.