Larry Fink, le président-directeur général de BlackRock, la plus importante société de gestion au monde avec 4 600 milliards de dollars d’actifs sous gestion, a adressé au début du mois de février aux présidents de l’ensemble des sociétés inscrites dans l’indice S&P 500 et aux grandes sociétés européennes un courrier dans lequel il réitère son souhait que les dirigeants d’entreprise intègrent davantage le long terme dans leur horizon de gestion. Dans sa lettre, il regrette que certaines compagnies « continuent de mener des pratiques qui sapent leur capacité à investir pour l’avenir ». Il juge la culture actuelle basée sur une « hystérie du résultat trimestriel » totalement contraire à ce dont ont besoin les actionnaires. Il n’encourage pas la suppression des reporting trimestriels, mais invite à une utilisation de ces données pour apprécier en quoi les écarts observés permettent de juger les plans stratégiques de long terme. Ce qui suppose que ces derniers soient clairs et solides. Il ajoute que pour générer une croissance à long terme, il importe également de se focaliser non seulement sur la gouvernance, mais aussi sur les facteurs sociaux et environnementaux auxquels les entreprises sont aujourd’hui confrontées. Certains de ces facteurs ont des impacts financiers réels et quantifiables, et comportent, pour les sociétés, des risques et des opportunités qu’elles ont trop longtemps écartés du cœur de leurs activités.